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Using the case of an Italian heterodox marxist review from the 1960s, the article looks at the figure of the “intellectual activist” as the result of a commitment shaped by peers on the model of a vocation. While the sociabilities studied would usually be described as informal, it seeks to identify the mechanisms that encouraged political and intellectual activities, professional choices and leisure activities to follow the same logic of intellectualising revolutionary militancy. The first part describes the different “interaction frameworks” set up by the ritualisation of collective theory-making activities. The second part seeks to explain the dispositional conditions of conformance to these frameworks, by highlighting, at the level of the sub-group that continues to animate the collective despite a split, the decisive role of a certain socialisation preceding commitment to the review.

À travers le cas d’une revue marxiste hétérodoxe italienne des années 1960, l’article aborde la figure du « militant intellectuel » comme le résultat d’un engagement façonné entre pairs sur le modèle d’une vocation. Alors que les sociabilités étudiées seraient d’ordinaire qualifiées d’informelles, il cherche à identifier les mécanismes incitant, dans ce cadre, à faire en sorte que des activités politiques et intellectuelles, des choix professionnels et des loisirs répondent à une même logique d’intellectualisation du militantisme révolutionnaire. La première partie décrit en ce sens les différents « cadres d’interaction » mis en place par la ritualisation des activités collectives de production de théorie. La seconde partie cherche à expliquer les conditions dispositionnelles de conformation à ces cadres, en mettant en avant, à l’échelle du sous-groupe qui continue à animer le collectif malgré une scission, le rôle décisif d’une certaine socialisation précédant l’engagement au sein de la revue.