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RésuméLa nouvelle morbidité chronique et multifactorielle, les limites de l’efficacité de la médecine classique et la place prépondérante qu’occupe actuellement la personne dans la vie sociale ont imposé une approche centrée sur le patient comme modèle idéal de pratique médicale. L’objectif de ce travail est d’évaluer les habiletés d’écoute, d’empathie et de participation des médecins de la région sanitaire de Sousse. Il s’agit d’une étude descriptive et transversale portant sur un collectif de 133 praticiens exerçant dans la région de Sousse dans les deux secteurs de soins libéral et public. Les données ont été collectées à travers un questionnaire auto-administré au cours de l’année 1999. Parmi les principaux résultats : 28 % des médecins déclarent avoir des difficultés lors de la communication avec leurs patients et 31 % d’entre eux n’accordent pas d’importance aux aspects psychosociaux du patient. Seulement 31 % des praticiens sont favorables à la participation du patient à la prise de décision. Il ressort de cette étude que la domination du modèle des soins bio-médical aussi bien dans l’enseignement que dans la pratique médicale, a affaibli les compétences élémentaires nécessaires à une pratique médicale humaine basée sur le respect et l’implication du patient. Une transformation du curriculum de l’enseignement médical vers une centralisation sur la personne souffrante et l’orientation vers la communauté, est indispensable à concilier entre les besoins des patients et l’offre des soins.

The new chronic and multi-factorial morbidity, the limited efficiency of classical medicine, as well as the preponderant position currently occupied by an individual in social life have imposed a patient-oriented approach as an ideal model of medical practice. The objective of this work is to evaluate physicians’ listening skills, their empathy and their participation with patients in the health region of Sousse. It is a descriptive and transversal study on a collective of 133 practitioners working in the Sousse region in both the liberal and public sectors of care. Data were collected during the year 1999 through an auto-managed questionnaire.Among the main results: 28% of doctors declared having had difficulties while communicating with their patients and 31% of those asked do not give a great deal of importance to the psycho-social aspects of their patients. Only 31% of practitioners were in favour of patients participating in the decision-making process.This survey demonstrates that the domination of the bio-medical model of care, as much in teaching field as in medical practice, has weakened the basic competencies necessary for humanitarian medical practice based on the respect and the implication of the patient. Reforming the medical teaching curriculum with a focus on the person suffering and orientating the professional environment towards the community are both indispensable in order to reach a reconciliation between the patient’s needs and the care available.