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La « démocratie corinthiane », un exemple d'organisation créative dans le football au temps de la dictature brésilienne

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2013. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : L’expérience originale de la « démocratie corinthiane » fournit un exemple particulièrement marquant de déviance créative dans le contexte de hiérarchies extrêmement pesantes à des niveaux multiples : celui du pays (la dictature sévissant au Brésil depuis 1964), celui du secteur (les structures traditionnelles du football). A la suite d’élections à la présidence du Sport Club Corinthians Paulista en 1981, le nouveau président Waldemar Pires engage un sociologue dissident au poste de directeur sportif : Adilson Monteiro Alves. En consultation avec les joueurs, les deux dirigeants instituent la démocratie participative dans le club : toutes les décisions sont votées par tous les membres du club qui disposent d’une voix chacun, y compris le personnel le plus en bas de la hiérarchie (jardinier, masseur etc.). Le nouvel entraîneur est élu de cette façon ; la mise au vert est abandonnée... Cette expérience démocratique presque unique dans le Brésil de la dictature est vite et abondamment médiatisée grâce à la figure de Sócrates Brasileiro, joueur du club et capitaine de l’équipe nationale du Brésil. Il prend un tournant plus ouvertement politique à l’occasion des élections de novembre 1982 – dans le cadre de l’Abertura, les premières depuis 1964 – quand les joueurs portent sur leur maillot une inscription appelant au vote. Le mouvement aboutit à un demi-échec : malgré un succès populaire et médiatique spectaculaire, il ne parvient pas à initier un retour à la démocratie. La postérité du mouvement de nos jours est encore moins certaine : la démocratie corinthiane peut s’enorgueillir d’avoir été le premier soutien du parti de Lula, au pouvoir depuis 2003 ; elle n’a pas fondamentalement révolutionné les structures et les pratiques du football pour les rendre plus égalitaires.Abrégé : The original experience of the « Corinthians democracy » gives a particularly striking example of creative deviance within the context of extremely heavy hierarchies at multiple levels: country level (dictatorship in Brazil since 1964), sector level (the traditional structures of football). Following elections to the presidency of Sport Club Corinthians Paulista in 1981, the new president Waldemar Pires hired a dissident sociologist as sports director: Adilson Monteiro Alves. After consulting with players the two managers introduced participating democracy in the club: all decisions were voted by all club members with one vote each, including the staff at the lowest level of the hierarchy (gardener, masseur etc.) The new coach was elected this way; the practice to stay in a remote place before the game was abandoned... This almost unique democratic experience within a Brazil under dictatorship was quickly and abundantly mediatized thanks to the figure of Sócrates Brasileiro, a club player and captain of the national Brazil team. It took a more overt political turn at the occasion of the November 1982 elections – following on Abertura, the first since 1964 – when the players wore on their jerseys a writing inciting people to vote. The movement ended as half a failure: despite a success both popular and in the media, it did not manage to initiate a return to democracy. The posterity of the movement today is even less certain: Corinthians democracy may take pride in having been the first to finance Lula’s party, in power since 2003; it has not fundamentally revolutionized the structures and practices of football to make them more equalitarian.
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L’expérience originale de la « démocratie corinthiane » fournit un exemple particulièrement marquant de déviance créative dans le contexte de hiérarchies extrêmement pesantes à des niveaux multiples : celui du pays (la dictature sévissant au Brésil depuis 1964), celui du secteur (les structures traditionnelles du football). A la suite d’élections à la présidence du Sport Club Corinthians Paulista en 1981, le nouveau président Waldemar Pires engage un sociologue dissident au poste de directeur sportif : Adilson Monteiro Alves. En consultation avec les joueurs, les deux dirigeants instituent la démocratie participative dans le club : toutes les décisions sont votées par tous les membres du club qui disposent d’une voix chacun, y compris le personnel le plus en bas de la hiérarchie (jardinier, masseur etc.). Le nouvel entraîneur est élu de cette façon ; la mise au vert est abandonnée... Cette expérience démocratique presque unique dans le Brésil de la dictature est vite et abondamment médiatisée grâce à la figure de Sócrates Brasileiro, joueur du club et capitaine de l’équipe nationale du Brésil. Il prend un tournant plus ouvertement politique à l’occasion des élections de novembre 1982 – dans le cadre de l’Abertura, les premières depuis 1964 – quand les joueurs portent sur leur maillot une inscription appelant au vote. Le mouvement aboutit à un demi-échec : malgré un succès populaire et médiatique spectaculaire, il ne parvient pas à initier un retour à la démocratie. La postérité du mouvement de nos jours est encore moins certaine : la démocratie corinthiane peut s’enorgueillir d’avoir été le premier soutien du parti de Lula, au pouvoir depuis 2003 ; elle n’a pas fondamentalement révolutionné les structures et les pratiques du football pour les rendre plus égalitaires.

The original experience of the « Corinthians democracy » gives a particularly striking example of creative deviance within the context of extremely heavy hierarchies at multiple levels: country level (dictatorship in Brazil since 1964), sector level (the traditional structures of football). Following elections to the presidency of Sport Club Corinthians Paulista in 1981, the new president Waldemar Pires hired a dissident sociologist as sports director: Adilson Monteiro Alves. After consulting with players the two managers introduced participating democracy in the club: all decisions were voted by all club members with one vote each, including the staff at the lowest level of the hierarchy (gardener, masseur etc.) The new coach was elected this way; the practice to stay in a remote place before the game was abandoned... This almost unique democratic experience within a Brazil under dictatorship was quickly and abundantly mediatized thanks to the figure of Sócrates Brasileiro, a club player and captain of the national Brazil team. It took a more overt political turn at the occasion of the November 1982 elections – following on Abertura, the first since 1964 – when the players wore on their jerseys a writing inciting people to vote. The movement ended as half a failure: despite a success both popular and in the media, it did not manage to initiate a return to democracy. The posterity of the movement today is even less certain: Corinthians democracy may take pride in having been the first to finance Lula’s party, in power since 2003; it has not fundamentally revolutionized the structures and practices of football to make them more equalitarian.

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