Naming the city
Type de matériel :
100
En rapprochant la littérature sur les villes africaines postcoloniales des approches méthodologiques de l’histoire transsaharienne, cet article présente une histoire ethnographique de Laâyoune/El Aaiún, la plus grande ville du Sahara Occidental occupé par le Maroc. Cet article soutient que les noms de lieux vernaculaires, en se référant aux quartiers de la ville, aux projets de colonisation, aux événements historiques et aux développements de l’habitat, constituent une « archive de la rue », offrant une meilleure compréhension de la géographie sociale et du développement historique de la ville que la nomenclature ou la documentation officielle. Une toponymie des « archives de la rue » de Laâyoune/El Aaiún révèle une caractéristique récurrente de l’urbanisation de la ville pendant le colonialisme espagnol et l’occupation marocaine, à savoir les tentatives répétées d’inciter les populations à s’installer et à se réinstaller dans la ville. Ces projets de colonisation ont produit une ville partagée entre des quêtes de souveraineté concurrentes, comme en témoigne la double orthographe du nom de la ville utilisée tout au long de cet article : « Laâyoune/El Aaiún ».
Bringing literature on postcolonial African cities in conversation with methodological approaches to trans-Saharan history, this article provides an ethnographic history of Laâyoune/El Aaiún, the largest city in Moroccan-occupied Western Sahara. This paper argues that vernacular place names, in referring to the city’s neighborhoods, settlement projects, historical events and housing developments, constitute a “street archive” with greater insight into the city’s social geography and historical development than official nomenclature or documentation. A toponymy of Laâyoune/El Aaiún’s “street archives” reveals a recurring feature of the city’s urbanization during Spanish colonialism and Moroccan occupation that involves repeated attempts to induce populations to settle and resettle the city. These settlement projects have produced a city split between competing sovereign orientations, reflected in the dual spelling of the city’s name used throughout this article: “Laâyoune/El Aaiún.”
Réseaux sociaux