TY - BOOK AU - Cuvelier,Lucie AU - D.Woods,David TI - Sécurité réglée et/ou sécurité gérée : quand l’ingénierie de la résilience réinterroge l’ergonomie de l’activité PY - 2019///. N1 - 21 N2 - En 10 ans, l’émulation scientifique autour de « l’ingénierie de la résilience » a suscité de nombreux débats et mobilisé une diversité de concepts : décisions de sacrifices, compromis, marge de manœuvre, adaptabilité / variabilité, culture de sécurité… Ces différentes notions ont toutes en commun leur lien fort avec les concepts développés depuis les années 1950 dans le cadre de l’ergonomie dite « de l’activité » (Leplat & Cuny, 1977 ; Ombredane & Faverge, 1955  ; Wisner, 1972) . Bien que la distinction entre le travail prescrit et le travail réel (désormais discutée en anglais sous l’angle de l’écart entre le travail réalisé (WAD, pour « work-as-done ») et le travail imaginé (WAI, pour « work-as-imagined »)) soit un pilier de l’ergonomie francophone, les débats qu’elle engendre sont loin d’être clos, et il semble que toutes les conclusions n’ont pas été tirées de ce postulat (Duraffourg, 2003 ; Maline & Guérin, 2009). Les formulations telles que « sécurité réglée versus sécurité gérée » développées dans le domaine de la sécurité par les auteurs francophones dans la continuité du courant de l’ingénierie de la résilience, et les diverses tentatives de combiner ces deux formes de sécurité, nous invitent à discuter des positions possibles des ergonomes de l’activité (Maline & Guérin, 2009). À partir des trois orientations que Béguin (2007b, 2012) distingue dans le domaine de la conception, cet article dessine trois perspectives possibles selon les objectifs généraux que poursuivent les ergonomes face à l’écart entre le travail prescrit et le travail réel; For over 10 years, scientific discourse around “resilience engineering” has produced numerous debates on concepts such as: sacrifice decisions, trade-offs, capacity for maneuver, adaptability/fitness, variability, culture, etc. These various notions all have in common a strong connection with concepts developed since the 1950s as part of the research trend known as activity ergonomics (Leplat & Cuny, 1977; Ombredane & Faverge, 1955; Wisner, 1972). Although the distinction between work-as-done (WAD) and work-as-imagined (WAI) is a long-standing one in Francophone ergonomics, the debates are not finished, and more conclusions can be drawn from the identification of the prescribed versus actual distinction (Duraffourg, 2003). The vast array of wordings used in the safety domain by Francophone authors in the wake of resilience engineering appears to bear testimony that more inquiry is needed: constraint safety versus safety in action, regulated safety versus managed safety, normative safety versus adaptive safety, etc. All these notions and the various attempts to clarify distinctions or explore possible combinations in between extreme points leads us to explore the various positions taken by activity ergonomists regarding the gap (Maline & Guérin, 2009). Based on distinctions developed by Béguin (2007b, 2012) for the field of design, this paper considers three different goals pursued by ergonomists when confronted by the gap between WAI and WAD: (1) Eliminating or reducing the WAD/WAI gap, viewed as harmful to both operators (for whom the cost of bridging the gap is high) and corporate performance; (2) Managing the WAD/WAI gap, viewed as providing some limited leeway in activity while still pressuring for compliance out of fear that adaptation could be excessive; (3) Highlighting the WAD/WAI gap is a fundamental, universal dimension of human work systems that requires dialogical approaches to go beyond the two opposing poles UR - https://shs.cairn.info/revue-le-travail-humain-2019-1-page-41?lang=fr&redirect-ssocas=7080 ER -