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Empiricism contra Experiment: Harvey, Locke and the Revisionist View of Experimental Philosophy

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2009. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Dans cet article nous suggérons une réévaluation du statut de l’empirisme chez deux figures majeures de la science médicale et de la philosophie classique, William Harvey et John Locke. Harvey, le découvreur de la circulation du sang, est souvent cité comme un des rares représentants des « sciences de la vie » au sein de la Révolution Scientifique. Quoique ce statut lui-même pose problème, nous aimerions attirer l’attention sur une question différente : Harvey se méfie de l’abstraction et des expériences « contrôlées » (à part celle de la ligature dans De Motu Cordis), rejette la valeur d’instruments tel que le microscope, et souligne à leur place le statut privilégié de l’« expérience observée ». Pour employer un terme contemporain, Harvey estime et se fie à la « connaissance tacite ». Ensuite, le projet de Locke est souvent expliqué en référence à l’expression qu’il emploie dans l’Épître au Lecteur de l’ Essai sur l’entendement humain : il ne serait que le « manouvrier », l’ouvrier subalterne des sciences par rapport aux grands Newton, Boyle, Sydenham et Huygens. Contrairement à cette lecture, et malgré les rapports que Locke a pu avoir avec la médecine, nous suggérons que son empirisme est avant tout un projet « pratique » ou « moral », qui vise à délimiter nos capacités afin que nous puissions en faire usage pour être heureux ; et cet empirisme ne vise pas à naturaliser la connaissance. Si nous prenons ces deux exemples ensemble, il en résulte une nouvelle vision de certains moments canoniques de la philosophie naturelle à l’âge classique.Abrégé : In this paper we suggest a revisionist perspective on two significant figures in early modern life science and philosophy: William Harvey and John Locke. Harvey, the discoverer of the circulation of the blood, is often named as one of the rare representatives of the ‘life sciences’ who was a major figure in the Scientific Revolution. While this status itself is problematic, we would like to call attention to a different kind of problem: Harvey dislikes abstraction and controlled experiments (aside from the ligature experiment in De Motu Cordis), tends to dismiss the value of instruments such as the microscope, and emphasizes instead the privileged status of ‘observed experience’. To use a contemporary term, Harvey appears to rely on, and chiefly value, ‘tacit knowledge’. Secondly, Locke’s project is often explained with reference to the image he uses in the Epistle to the Reader of his Essay, that he was an “underlabourer” of the sciences. In fact, despite the significant medical phase of his career, Locke’s ‘empiricism’ turns out to be above all a practical (i.e. ‘moral’) project, which focuses on the delimitation of our powers in order to achieve happiness, and rejects the possibility of naturalizing knowledge. When combined, these two cases suggest a different view of some canonical moments in early modern natural philosophy.
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Dans cet article nous suggérons une réévaluation du statut de l’empirisme chez deux figures majeures de la science médicale et de la philosophie classique, William Harvey et John Locke. Harvey, le découvreur de la circulation du sang, est souvent cité comme un des rares représentants des « sciences de la vie » au sein de la Révolution Scientifique. Quoique ce statut lui-même pose problème, nous aimerions attirer l’attention sur une question différente : Harvey se méfie de l’abstraction et des expériences « contrôlées » (à part celle de la ligature dans De Motu Cordis), rejette la valeur d’instruments tel que le microscope, et souligne à leur place le statut privilégié de l’« expérience observée ». Pour employer un terme contemporain, Harvey estime et se fie à la « connaissance tacite ». Ensuite, le projet de Locke est souvent expliqué en référence à l’expression qu’il emploie dans l’Épître au Lecteur de l’ Essai sur l’entendement humain : il ne serait que le « manouvrier », l’ouvrier subalterne des sciences par rapport aux grands Newton, Boyle, Sydenham et Huygens. Contrairement à cette lecture, et malgré les rapports que Locke a pu avoir avec la médecine, nous suggérons que son empirisme est avant tout un projet « pratique » ou « moral », qui vise à délimiter nos capacités afin que nous puissions en faire usage pour être heureux ; et cet empirisme ne vise pas à naturaliser la connaissance. Si nous prenons ces deux exemples ensemble, il en résulte une nouvelle vision de certains moments canoniques de la philosophie naturelle à l’âge classique.

In this paper we suggest a revisionist perspective on two significant figures in early modern life science and philosophy: William Harvey and John Locke. Harvey, the discoverer of the circulation of the blood, is often named as one of the rare representatives of the ‘life sciences’ who was a major figure in the Scientific Revolution. While this status itself is problematic, we would like to call attention to a different kind of problem: Harvey dislikes abstraction and controlled experiments (aside from the ligature experiment in De Motu Cordis), tends to dismiss the value of instruments such as the microscope, and emphasizes instead the privileged status of ‘observed experience’. To use a contemporary term, Harvey appears to rely on, and chiefly value, ‘tacit knowledge’. Secondly, Locke’s project is often explained with reference to the image he uses in the Epistle to the Reader of his Essay, that he was an “underlabourer” of the sciences. In fact, despite the significant medical phase of his career, Locke’s ‘empiricism’ turns out to be above all a practical (i.e. ‘moral’) project, which focuses on the delimitation of our powers in order to achieve happiness, and rejects the possibility of naturalizing knowledge. When combined, these two cases suggest a different view of some canonical moments in early modern natural philosophy.

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