La marchandisation du secteur social : fausses évidences mais vraie doxa du travail social
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L’ordre cognitif dominant dans le secteur social a désigné un ennemi : la marchandisation.Cette doxa fait fi des faits. Aussi, la force évocatrice des mots remplace la réflexion rationnelle et derrière un discours prétendument de vérité, c’est un discours produisant un effet de vérité.Comme dans tous les secteurs marchands ou non, le secteur social est une arène où des intérêts sociaux, inégalement mobilisés et puissants, luttent pour accroître leurs gains matériels, mais aussi défendre et élargir leur territoire professionnel et leur place dans la hiérarchie des groupes socioprofessionnels concurrents.Si l’isomorphisme entrepreneurial a remplacé l’isomorphisme administratif, le secteur social reste sous hégémonie corporatiste. Le contrôle bureaucratique n’a pas été remplacé par un marché libre. La réelle concurrence dans les intérêts est étouffée par la fausse homologie d’intérêts entre usagers et professionnels.
The dominant cognitive order in the social sector has designated an enemy: commodification.This doxa ignores the facts. Also, the evocative force of words replaces rational reflection, and behind a discourse purporting to be truthful is a discourse producing an effect of truth.As in all sectors, whether commercial or not, the social sector is an arena where social interests, unequally mobilized and powerful, struggle to increase their material gains, but also to defend and expand their professional territory and their place in the hierarchy of competing socio-professional groups.While entrepreneurial isomorphism has replaced administrative isomorphism, the social sector remains under corporatist hegemony. Bureaucratic control has not been replaced by a free market. Real competition in interests is stifled by the false homology of interests between users and professionals.
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