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Dans cet article nous présentons une enquête qui croise ethnographie en ligne et ethnographie engagée sur le réseau LinkedIn. Nous commençons par présenter une typologie « anthropo-épistémique » des postures de recherche pour préciser l’approche qui est la nôtre dans l’étude des groupes subalternes que nous avons observés sur ce réseau social. Nous décrivons ensuite quatre espaces de controverses actifs liés à la gestion de la crise du Covid-19 et à la communication à son égard : controverses liées à l’importance de l’épidémie, à l’interdiction des traitements, à la pertinence des mesures sociales telles que confinement national et couvre-feux et enfin, l’imposition des passes sanitaire et vaccinal. L’analyse de ces controverses, dont les protagonistes sont souvent des experts du domaine sans rapport avec la vision caricaturale du complotiste ignare et malfaisant, montre que les méthodes classiques de communication en santé, basées sur des méthodes persuasives, sont inopérantes et tendent même à produire l’effet inverse de celui recherché. Nous plaidons pour une « communication de crise épistémique » fondée sur l’intelligence coopérative du public, des médiateurs, des spécialistes et des scientifiques, qui ouvre des espaces d’expérimentation et de débat à toutes les échelles où les échanges sont possibles.

In this article we present a survey that crosses online ethnography and engaged ethnography on the LinkedIn network. We begin by presenting an "anthropo-epistemic" typology of research postures to clarify our approach to the study of the subaltern groups that we have observed on this social network. We then describe four areas of active controversy linked to the management of the Covid-19 crisis and to communication about it: controversies linked to the importance of the epidemic, the ban on treatment, the relevance of the social measures such as national confinement and curfews and finally, the imposition of health and vaccination passes. The analysis of these controversies, whose protagonists are often experts in the field unrelated to the caricatural vision of the ignorant and evil conspirator, shows that the classic methods of health communication, based on persuasive methods, are ineffective and even tend to produce the opposite effect to that intended. We plead for an “epistemic crisis communication” based on the cooperative intelligence of the public, mediators, specialists, and scientists, which opens up spaces for experimentation and debate at all scales where exchanges are possible.