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S’il semble aujourd’hui évident de prendre en considération l’opinion publique dans les stratégies militantes, il est également nécessaire de s’interroger sur l’évolution du rapport entre les grèves et cette opinion publique. La construction historique de ce rapport ne permet pas de faire l’économie d’une interrogation en profondeur de la notion même d’opinion publique, de sa construction et de sa mise en scène. L’industrie électrique a, si ce n’est inventé, du moins participé à l’élaboration de nouveaux rapports entre grève et opinion publique lors de deux conflits majeurs, celui contre le contrat de progrès en 1969 et celui contre le changement de statut d’EDF en 2004. Le poids des médias, l’enjeu des usagers, mais aussi les capacités d’invention de nouveaux concepts par les syndicats, et en particulier par la CGT qui est principalement étudiée dans cet article, ont renouvelé ces rapports au cours des dernières années.

If it seems now obvious that public opinion has to be taken into consideration in the activists’ strategies, it is equally necessary to wonder about the changes occurring in the relation between the strikes and this very same public opinion. The historic construction of this relation does not allow doing without an in depth questioning of the notion of public opinion itself, how it is structured and how it is presented. Even though it has not invented them, the power industry has at least participated in shaping the new relations existing between strike and public opinion during the two major conflicts. The conflict against the progress contract in 1969 and the one fighting the EDF change of status in 2004. It is the weight of the media, the issue of users and also how the unions, with specific light shed on the CGT, have invented new concepts, have renovated these relations over the last few years.