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Cet article est centré sur une recherche qui porte sur les perceptions des jeunes dits des quartiers au sujet de la mesure du confinement. L’objectif est d’interroger des jeunes qui fréquentent l’espace résidentiel régulièrement et qui s’en voient, dès le 17 mars 2020, privés. Il est question de nous pencher sur les jeunes français des quartiers populaires urbains. Pour ces derniers, qui se sentent déjà rejetés par la société en temps ordinaire, le confinement sanitaire et l’interdiction d’occuper et d’évoluer dans l’espace public sont appréhendés comme une mise en quarantaine. Bien entendu, les autres français quels que soient l’âge ou l’espace géographique ont également souffert des mesures restrictives liées aux mesures sanitaires. Mais, au-delà des inégalités sociales que révèle le confinement dans les banlieues populaires urbaines notamment, beaucoup de jeunes de rue se retrouvent « confisqués » des rapports sociaux habituels où ils peuvent se construire, se confronter, mais aussi survivre.

This article is centered on research that deals with the feelings of so-called neighborhood youths about the measurement of confinement. The objective is to demonstrate that the deprivation of public space in the city constitutes a social death for young people used to frequenting the neighborhood every day. For young men who frequent the street, sanitary confinement adds social confinement and symbolic quarantine for young people who already feel rejected by society in ordinary times. Beyond the social inequalities revealed by confinement in the urban suburbs in particular, many street youth find themselves "confiscated" from the usual social bond where they can evolve, express themselves, build themselves and confront each other.