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L’article se fonde sur une recherche-action menée dans un département universitaire français, à la suite de plusieurs cas de souffrance aiguë. Les entretiens et observations auprès d’enseignants-chercheurs, administratifs et doctorants confirment une violence interpersonnelle et des atteintes à la santé, sur fond de restructurations institutionnelles permanentes et de précarisation des doctorants. La peur, omniprésente, empêche tant l’expression de la vulnérabilité individuelle que la constitution d’une résistance collective. À la place, on constate une stratégie défensive de déni des émotions qui explique la pérennité de cette situation délétère. Cette dernière parvient cependant à s’assouplir au fil de l’intervention, par l’écoute et par l’analyse sociologique et psychodynamique des trajectoires, des pratiques, des émotions, de l’organisation du travail et des rapports de pouvoir.

The article is based on action research conducted in a French academic department after several cases of suffering. Interviews with and observations of professors, administrative staff, and PhD students confirm that, in a context of permanent institutional restructuring and precarious contracts, interpersonal violence is present in the university setting with damaging effects on staff health. Fear is omnipresent and prevents individuals from expressing their vulnerability and from building collective resistance. In its place, the study shows that individuals adopt a defensive strategy based on emotional denial, which explains why this harmful situation persists. The intervention however tends to appease this situation, by listening and through the sociological and psychodynamics analysis of trajectories, practices, emotions, work organization, and power relations.