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Mixité, inégalité, hétéroconjugalité. La formation des couples chez les migrant·e·s d’Afrique subsaharienne en France

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2019. Ressources en ligne : Abrégé : L’auteure part du constat qu’en France, l’union entre une personne immigrée et une personne non immigrée est généralement considérée comme un indicateur d’intégration. Elle propose de déplacer ce regard en abordant la mixité conjugale à partir des discriminations que vivent les groupes minoritaires. Tenant compte à la fois du racisme et de la signification genrée de la mixité, l’article repose sur l’analyse d’une enquête quantitative menée auprès de femmes et d’hommes migrants d’Afrique subsaharienne vivant en France. Il en ressort que si la migration favorise la mixité conjugale, le champ des possibles se referme dans les situations de couple plus formalisées, celles où les deux partenaires vivent ensemble. Ces couples sont en effet majoritairement non mixtes (tous deux sont originaires du même pays), alors que la mixité extra-africaine (le ou la partenaire est d’origine européenne, majoritairement française) et la mixité intra-africaine (les deux partenaires sont de deux pays d’Afrique subsaharienne différents) concernent la majorité des couples non cohabitants. Dans l’ensemble de la population étudiée, l’importance de la mixité intra-africaine donne à voir la manière dont se recomposent les frontières d’appartenance selon des lignes raciales, renforcées par l’expérience d’une condition noire et africaine et par la ségrégation des lieux de vie et de travail. Enfin, l’auteure montre que c’est la conjugalité hétérosexuelle, plus que la non-mixité, qui renforce la domination masculine au sein des relations de couple.Abrégé : In France, unions between immigrants and non-immigrants are generally considered as an indicator of integration. In this article, the author addresses sexual mixing in relation to the discrimination experienced by minority groups. Taking into account both racism and the gendered meaning of sexual mixing, the article is based on a quantitative survey conducted among migrant women and men from sub-Saharan Africa living in France. The results show that migration is connected to sexual mixing but the field of possibilities declines in more formalised couple relationships, when partners are living together. Thus, these couples are mainly in non-mixed relationships (both partners are from the same country). In contrast, extra-African mixing (one partner is of European origin, mainly French) and intra-African mixing (the partners are from two different sub-Saharan African countries) characterize the majority of non-cohabiting couples. The frequency of intra-African mixing shows how the boundaries of belonging are redefined in racial terms, in relation to shared Black and African identities, and to workplace and housing segregation. Heterosexual coupling, more than non-mixing, appears as a key explanatory factor for male domination.
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L’auteure part du constat qu’en France, l’union entre une personne immigrée et une personne non immigrée est généralement considérée comme un indicateur d’intégration. Elle propose de déplacer ce regard en abordant la mixité conjugale à partir des discriminations que vivent les groupes minoritaires. Tenant compte à la fois du racisme et de la signification genrée de la mixité, l’article repose sur l’analyse d’une enquête quantitative menée auprès de femmes et d’hommes migrants d’Afrique subsaharienne vivant en France. Il en ressort que si la migration favorise la mixité conjugale, le champ des possibles se referme dans les situations de couple plus formalisées, celles où les deux partenaires vivent ensemble. Ces couples sont en effet majoritairement non mixtes (tous deux sont originaires du même pays), alors que la mixité extra-africaine (le ou la partenaire est d’origine européenne, majoritairement française) et la mixité intra-africaine (les deux partenaires sont de deux pays d’Afrique subsaharienne différents) concernent la majorité des couples non cohabitants. Dans l’ensemble de la population étudiée, l’importance de la mixité intra-africaine donne à voir la manière dont se recomposent les frontières d’appartenance selon des lignes raciales, renforcées par l’expérience d’une condition noire et africaine et par la ségrégation des lieux de vie et de travail. Enfin, l’auteure montre que c’est la conjugalité hétérosexuelle, plus que la non-mixité, qui renforce la domination masculine au sein des relations de couple.

In France, unions between immigrants and non-immigrants are generally considered as an indicator of integration. In this article, the author addresses sexual mixing in relation to the discrimination experienced by minority groups. Taking into account both racism and the gendered meaning of sexual mixing, the article is based on a quantitative survey conducted among migrant women and men from sub-Saharan Africa living in France. The results show that migration is connected to sexual mixing but the field of possibilities declines in more formalised couple relationships, when partners are living together. Thus, these couples are mainly in non-mixed relationships (both partners are from the same country). In contrast, extra-African mixing (one partner is of European origin, mainly French) and intra-African mixing (the partners are from two different sub-Saharan African countries) characterize the majority of non-cohabiting couples. The frequency of intra-African mixing shows how the boundaries of belonging are redefined in racial terms, in relation to shared Black and African identities, and to workplace and housing segregation. Heterosexual coupling, more than non-mixing, appears as a key explanatory factor for male domination.

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