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Cet article analyse un aspect paradoxal de la cure analytique comme espace de ce que transmettent les analysants au processus de la cure et à l’analyste lui-même. Un certain savoir inconscient se transmet dans la cure, où le « paysage » psychique de l’analysant suscite une création étrange, décalée surprenante d’objets de pensée, négociés transitionnellement par les deux protagonistes de la cure, et, en quelque sorte, partagés. Il est possible de « partager » alors des zones de « contact » spécifiques entre analyste et analysant, pour peu que soient mis en place un état de séparation, et un sens suffisant des limites. Ce contact survient dans une complexité émotionnelle où l’étrangeté à sa part. Cette étrange empathie, enracinée dans l’aire de l’illusion, se nourrit aussi d’embarras, de la perception aiguë du malentendu, et du malaise de ce qui, en même temps, rapproche et sépare.

This article analyzes a paradoxical side of psychoanalytic treatment as a space in which analysands « transmit » something to the cure process and to the analyst himself. Some unconscious knowledge is transmitted in the cure, where the psychic « landscape » of the analysands generates the creation of surprising objects of thought, negotiated in the transitional area by the two protagonists of the cure, and, somehow, shared. It is thus possible to « share » specific areas of « contact » between analysts and analysands, provided that a state of separation and a sufficient sense of limits are in place. This contact takes place within a strange emotional complexity. This « strange » empathy, rooted in the area of illusion, is also made of embarrassment, of the acute perception of misunderstanding and of some discomfort regarding what brings closer and separates at the same time.