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L’accès à la respiration signe la naissance. L’analyse de musiciens conduit à mettre l’accent sur l’espace d’où émergent les premières sensations qui deviendront émotions. Si cet espace communique avec la sphère orale il prend son souffle dans la respiration. Ses variations mettent en jeu les muscles non seulement du haut mais aussi du bas du corps. La peau-psychique au sens de E. Bick et de D. Anzieu contribue à la constitution d’un espace contenant. La fonction paternelle permet dès les premiers regards conjoints la qualité des liens et les premiers processus de symbolisation. Il paraît important dans les hypothèses concernant la réactualisation des traces mnésiques respiratoires de distinguer ce qui concerne la levée de refoulement de fantasmes, et ce qui est lié à l’intégration dans la cure, de « mémoires du corps » datant du début de la vie Entre le souffle et la peau le sentiment d’exister dans les contours d’un être séparé se fait par les mouvements rythmés par la rencontre avec l’Objet. L’aplatissement de cet espace individualisé conduit à la dépression primaire et au risque de constitution d’enclave autistique décrite par F. Tustin. La notion de « l ’Identital » de M. De M’Uzan se situerait-il à ce niveau ? L’espace du rêve au contraire de l’aplatissement concret dans le corps ou l’action, permet d’intégrer en les liant ces angoisses précoces à la problématique œdipienne du sujet. Sa narration le fait exister dans la rencontre avec celui qui l’écoute.

Breathing signals the beginning of life. The analysis of musicians brings to light the space from where the first sensations emerge to become emotions. If this space does indeed communicate with the oral sphere, it finds its breath in respiration. Its variations depend upon muscles from the upper and the lower parts of the body. The psychic-skin, in the way meant by E. Bick and D. Anzieu, contributes to the constitution of a containing space. The quality of the links and the first symbolic process rely upon the paternal function, appearing with joint gazes. It seems of great importance to distinguish, among the hypothesis concerning the re-actualization of respiratory memory traces, the lifting of repressed phantasies from the integration in the course of the treatment of “bodily memories”, dating from the beginning of life. Between breath and skin, the feeling of existence within the limits of a separated being, depends upon the rhythmic movement of the encounter with the Object. The flattening of this individualized space leads to primary depression and to the constitution of the autistic enclaves described by F. Tustin. Does the notion of the “identital”, introduced by De M’Uzan, concern this level? The dream’s space, which opposes the concrete flatness of the body or of action, allows the integration of these anxieties with the subject’s Oedipal problematic. Its narration brings it to existence in the presence of the listener.