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La notion de genre met notre monde contemporain sens dessus dessous, en faisant de la binarité sexuelle un modèle peu à peu obsolète. Or, il semble que les femmes n’y soient pas pour rien.Un trouble flagrant est en effet devenu particulièrement perceptible aussi bien dans le rapport entre les sexes, qu’à l’endroit de l’identité de genre. Et tout a commencé avec la libération du féminin, lorsque les femmes en ont imposé la légitimité au côté du masculin… Dès lors, la bisexualité de structure psychique, depuis toujours puissamment réprimée dans l’inconscient, a fait un retour fracassant vers la lumière de la conscience, bousculant la scène sociale et ses traditions, réformant la vie conjugale et ses réflexes de domination, mais réinterrogeant également l’intime du sujet, qui en peu de temps s’est mis à penser autrement sa sexualité et son identité sexuelle.Le phénomène mérite qu’on s’y arrête sérieusement. Il suscite aujourd’hui des oppositions et des débats inédits dans le champ même de la psychanalyse. La nécessité de remettre en chantier certains dictats psychanalytiques figés dans leur prescription théorique, a parfois pour conséquence d’en négliger le sujet de l’inconscient et sa réalité clinique.Le temps est donc venu de faire le point sur la question et de saisir par quelle voie clinico-théorique la pensée psychanalytique peut sereinement aborder cette notion de genre.

The notion of gender is turning our contemporary world upside down, making sexual binarity a gradually obsolete model. And it seems that women are not to blame.A blatant disturbance has become particularly noticeable in the relationship between the sexes, as well as in the area of gender identity. And it all began with the liberation of the feminine, when women imposed their legitimacy on the masculine side… From then on, the bisexuality of the psychic structure, which had always been powerfully repressed in the unconscious, made a dramatic return to the light of consciousness, shaking up the social scene and its traditions, reforming conjugal life and its reflexes of domination, but also re-interrogating subjects’ private lives, who in a short space of time began to think differently about their own sexuality and sexual identity.The phenomenon deserves serious consideration. Today it is giving rise to unprecedented opposition and debate in the very field of our discipline. The need to rethink certain psychoanalytical dictates that are fixed in their theoretical prescription sometimes also runs the risk of neglecting the subject of the unconscious and its clinical reality.The time has therefore come to take stock of the issue and to grasp the clinical and theoretical ways in which psychoanalytical thought can peacefully approach this notion of gender.