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Dans cet article, l’auteure, psychologue clinicienne, interroge les enjeux intersubjectifs sous-jacents aux expériences de nourrissage. Elle envisage la croissance psychique comme étant fonction de l’instauration d’une relation humaine intime et nourrissante qu’elle nomme une « relation de nourrissage ». À partir d’une séquence détaillée d’observation de bébé à domicile selon la méthode E. Bick, l’auteure considère la relation de nourrissage comme le paradigme de la rencontre intersubjective. Elle souligne l’importance du travail d’accordage dans la mise en forme et l’intégration de l’expérience. Elle montre ensuite que la relation de nourrissage permet, à travers le rétablissement de l’unité symbiotique postnatale ordinaire, l’accès à une reconnaissance intersubjective individuante. Enfin, elle met en lumière le fantasme organisateur de la relation de nourrissage et le rôle central tenu par la fonction paternelle.

In this article, the author, a clinical psychologist, considers the intersubjective aspects underlying feeding experiences. She regards mental growth as a function of the emergence of an intimate and nourishing bond she refers to as a “feeding relation”.She adopts the method devised by E. Bick and, on the basis of a series of detailed observations of the infant in the home environment, views the feeding relation as a paradigm of the intersubjective encounter. First, she emphasises how the pair seek to get into tune in shaping and integrating the experience before going on to demonstrate that, through restoration of the ordinary postnatal symbiotic unity, the feeding relation gives access to an intersubjective and individuating recognition. Finally, she highlights the organising fantasy of the feeding relation and the central role occupied by the paternal function.