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RésuméL’article aborde le cas de la ville de Nouadhibou, en Mauritanie, comme lieu de transit des migrants africains à destination de l’Europe. Il renouvelle singulièrement l’analyse de ces mouvements migratoires, trop exclusivement centrée sur les points de départ et d’arrivée, c’est-à-dire, respectivement, les pays africains et européens. Il montre ainsi combien ce transit a eu un impact économique important sur la ville, mais également comment le resserrement du contrôle des migrations, qui en a progressivement réduit le flux, a tari une source de relative prospérité, dont Nouadhibou ne s’est pas relevé à ce jour. Lieu de tous les trafics, Nouadhibou apparaît comme une ville déclassée. L’appellation de capitale économique n’est plus qu’une simple référence au passé. La cité paraît repliée sur elle-même et sur les rares richesses qui subsistent.

This article examines the case of the town of Nouadhibou, in Mauritania, a place of transit for African migrants heading for Europe. It brings a singularly fresh analysis of these migrations, as many other studies focus exclusively on the points of departure and arrival or, in other terms, African and European countries respectively. It not only shows the huge economic impact that this transit has had on the town, but also how tighter controls on migration have reduced the migratory flows and dried up the source of relative prosperity–a blow from which Nouadhibou has still not recovered. Nouadhibou, now a centre for all sorts of trafficking, has become a “downgraded” town, with its title of economic capital no more than a reference to the past. The town now seems to have turned in on itself and on the meagre riches that still survive.