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Éduquer et transmettre

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2009. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : RésuméLe défaut de transmission des valeurs, et notamment celles qui sont liées à la notion d’autorité, est souvent évoqué comme un facteur déterminant de la délinquance des mineurs. C’est sur cette base que les gouvernements successifs ont pris, depuis 1998, des initiatives qui tendent à donner plus de place à la contrainte et à la sanction dans le traitement judiciaire des mineurs délinquants. Cette position heurte les représentations des professionnels de la justice des mineurs qui voient dans cette évolution une remise en cause radicale des valeurs qui leur ont été transmises. À partir de la lecture qu’ils font de l’ordonnance n? 45-174 du 2 février 1945 sur l’enfance délinquante, ils considèrent qu’il s’agit là d’une rupture radicale dans les missions de cette justice spécialisée que ces nouvelles orientations feraient passer d’un modèle protectionnel à un modèle répressif obligeant aux dégagements de valeurs contraires à celles sur lesquelles ils avaient fondé leur engagement professionnel.Cet article reconsidère cette présentation de la question et cherche à mettre en exergue ce qui fait pourtant transmission et continuité au sein de ce mouvement. Pour ce faire, il procède à une relecture de l’ordonnance et de son exposé des motifs et examine la question en remettant en cause les modèles psychologiques et psychiatriques sur lesquels s’appuient les tenants de la rupture pour la démontrer. Cette relecture fait notamment apparaître que c’est l’évolution des représentations de l’ordonnance, et non cette ordonnance elle-même, qui ont conduit à faire l’impasse sur les dimensions répressives et contraignantes qu’elle contient ; elle fait également apparaître que c’est à partir d’une représentation très limitée du thérapeutique (essentiellement celle d’une clinique limitée au modèle de la psychothérapique individuelle) que s’est forgée la conviction classique que la justice des mineurs souffre d’une influence excessive de la clinique qui s’opposerait à la primauté de « l’impératif éducatif ». C’est donc bien le modèle éducatif de l’aide contrainte qui a toujours été promu par l’ordonnance de 45 contrairement à ce qu’a pu laisser penser la lecture classique qui en a été faite.En se référant à la dynamique des adolescents difficiles, les auteurs considèrent que le modèle éducatif associant aide et contrainte est celui qui est le plus apte a prendre en compte les besoins éducatif et thérapeutique de ces jeunes. En remettant en cause la rupture que certains mettent en avant, ils défendent l’idée qu’il importe d’asseoir la transmission des valeurs éducatives de la justice des mineurs sur la transmission de ce modèle qui, dans ces conditions, n’exige pas de remettre en cause une tradition clinique valorisée, dès lors qu’elle est elle aussi conduite à adapter son modèle et ses pratiques aux particularités psychopathologiques des adolescents suivis dans ce contexte.Abrégé : Discipline and transmittingA lack of transmission of values, especially those linked to the notion of authority, is often cited as determining factor in juvenile delinquency. On these grounds, successive governments since 1998 have taken initiatives which tend to favor restraint and punishment in judicial treatment of minors. This position runs up against the representations of juvenile justice professionals dealing with delinquency, who see in this development a radical calling into question of the values which have been transmitted to them. Based on their reading of the edict n? 45-174 of February 2, 1945 on juvenile delinquency, they consider that there has been a profound rupture in the mission of this specialized judicial system, which new orientations have transformed from a protective model into a repressive model obliging them to employ values contrary to the ones in which their professional engagement is rooted.This article reconsiders this presentation of the question and seeks to highlight what nevertheless constitutes transmission and continuity within this movement. To do this, it begins by rereading the edict and its statement of purpose and examines the issue by questioning the psychological and psychiatric models on which the tenets of the rupture are based in order to demonstrate it. This rereading shows, among other things, that it is the evolution of representations of the edict and not the edict itself which has led to this impasse about the repressive and restraining dimensions contained in it; it also shows how a very limited representation of the therapeutic (essentially that of treatment limited to the model of individual psychotherapy) gave rise to the classic conviction that that juvenile justice system suffers from too much clinical influence, as opposed to the « imperatives of discipline ». Thus it is the disciplinary model of help-restraint which has always been promoted by the edict of 45, contrary to what the classic reading of it might lead one to believe.Referring to the dynamic of problem adolescents, the authors consider that the disciplinary model which combines help and restraint is the most suited to the disciplinary and therapeutic needs of these young people. Calling into question the rupture that some would place at the forefront, they defend the idea that it is important to base the transmission of the juvenile justice system’s disciplinary values on the transmission of this model which, in these conditions, does not require a calling into question of a cherished clinical tradition, as this is also led to adapt its model and its practices to the psychopathological particularities of adolescents treated in this context.
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RésuméLe défaut de transmission des valeurs, et notamment celles qui sont liées à la notion d’autorité, est souvent évoqué comme un facteur déterminant de la délinquance des mineurs. C’est sur cette base que les gouvernements successifs ont pris, depuis 1998, des initiatives qui tendent à donner plus de place à la contrainte et à la sanction dans le traitement judiciaire des mineurs délinquants. Cette position heurte les représentations des professionnels de la justice des mineurs qui voient dans cette évolution une remise en cause radicale des valeurs qui leur ont été transmises. À partir de la lecture qu’ils font de l’ordonnance n? 45-174 du 2 février 1945 sur l’enfance délinquante, ils considèrent qu’il s’agit là d’une rupture radicale dans les missions de cette justice spécialisée que ces nouvelles orientations feraient passer d’un modèle protectionnel à un modèle répressif obligeant aux dégagements de valeurs contraires à celles sur lesquelles ils avaient fondé leur engagement professionnel.Cet article reconsidère cette présentation de la question et cherche à mettre en exergue ce qui fait pourtant transmission et continuité au sein de ce mouvement. Pour ce faire, il procède à une relecture de l’ordonnance et de son exposé des motifs et examine la question en remettant en cause les modèles psychologiques et psychiatriques sur lesquels s’appuient les tenants de la rupture pour la démontrer. Cette relecture fait notamment apparaître que c’est l’évolution des représentations de l’ordonnance, et non cette ordonnance elle-même, qui ont conduit à faire l’impasse sur les dimensions répressives et contraignantes qu’elle contient ; elle fait également apparaître que c’est à partir d’une représentation très limitée du thérapeutique (essentiellement celle d’une clinique limitée au modèle de la psychothérapique individuelle) que s’est forgée la conviction classique que la justice des mineurs souffre d’une influence excessive de la clinique qui s’opposerait à la primauté de « l’impératif éducatif ». C’est donc bien le modèle éducatif de l’aide contrainte qui a toujours été promu par l’ordonnance de 45 contrairement à ce qu’a pu laisser penser la lecture classique qui en a été faite.En se référant à la dynamique des adolescents difficiles, les auteurs considèrent que le modèle éducatif associant aide et contrainte est celui qui est le plus apte a prendre en compte les besoins éducatif et thérapeutique de ces jeunes. En remettant en cause la rupture que certains mettent en avant, ils défendent l’idée qu’il importe d’asseoir la transmission des valeurs éducatives de la justice des mineurs sur la transmission de ce modèle qui, dans ces conditions, n’exige pas de remettre en cause une tradition clinique valorisée, dès lors qu’elle est elle aussi conduite à adapter son modèle et ses pratiques aux particularités psychopathologiques des adolescents suivis dans ce contexte.

Discipline and transmittingA lack of transmission of values, especially those linked to the notion of authority, is often cited as determining factor in juvenile delinquency. On these grounds, successive governments since 1998 have taken initiatives which tend to favor restraint and punishment in judicial treatment of minors. This position runs up against the representations of juvenile justice professionals dealing with delinquency, who see in this development a radical calling into question of the values which have been transmitted to them. Based on their reading of the edict n? 45-174 of February 2, 1945 on juvenile delinquency, they consider that there has been a profound rupture in the mission of this specialized judicial system, which new orientations have transformed from a protective model into a repressive model obliging them to employ values contrary to the ones in which their professional engagement is rooted.This article reconsiders this presentation of the question and seeks to highlight what nevertheless constitutes transmission and continuity within this movement. To do this, it begins by rereading the edict and its statement of purpose and examines the issue by questioning the psychological and psychiatric models on which the tenets of the rupture are based in order to demonstrate it. This rereading shows, among other things, that it is the evolution of representations of the edict and not the edict itself which has led to this impasse about the repressive and restraining dimensions contained in it; it also shows how a very limited representation of the therapeutic (essentially that of treatment limited to the model of individual psychotherapy) gave rise to the classic conviction that that juvenile justice system suffers from too much clinical influence, as opposed to the « imperatives of discipline ». Thus it is the disciplinary model of help-restraint which has always been promoted by the edict of 45, contrary to what the classic reading of it might lead one to believe.Referring to the dynamic of problem adolescents, the authors consider that the disciplinary model which combines help and restraint is the most suited to the disciplinary and therapeutic needs of these young people. Calling into question the rupture that some would place at the forefront, they defend the idea that it is important to base the transmission of the juvenile justice system’s disciplinary values on the transmission of this model which, in these conditions, does not require a calling into question of a cherished clinical tradition, as this is also led to adapt its model and its practices to the psychopathological particularities of adolescents treated in this context.

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