« Corps-carnets » : Précautions pour lire les tatouages de femmes comme des récits de soi (France, 1881-1950)
Type de matériel :
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Dans l’anthropologie criminelle du xixe siècle, les tatouages sont vus comme des inscriptions quasi autobiographiques. Cet article vise à déterminer l’intérêt et les limites épistémologiques de cette affirmation. L’analyse des spécificités du tatouage comme trace écrite est menée à partir du dépouillement de registres et de demandes qui ont listé les « marques particulières » sur les corps de femmes. Raturé, exposé, interprété, le corps est à la fois un carnet, une banderole et une surface vulnérable.
19thCentury criminal anthropology has defined tattoos as near-autobiographical inscriptions. This article aims at studying the epistemological strength and limitations of this idea. It sheds light on the specificities of tattoos as pieces of writing, through the analysis of registers and forms where the “distinguishing features” of women’s bodies have been systematically written down. Bodies are crossed-out, exposed and interpreted through tattooing, and emerge both as notebooks, banners, and sensitive surfaces.
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