Pourquoi donner de l'aide ?
Type de matériel :
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RésuméCes dernières années, les discussions sur les grandes orientations des politiques d’aide au développement se sont concentrées sur l’efficacité de l’aide. La justification du recours à l’aide au développement, ainsi que ses avantages et bénéfices relativement aux politiques alternatives d’assistance au développement, n’ont été que très peu discutés. Ainsi, de façon implicite, l’efficacité est considérée non seulement comme une justification nécessaire à l’utilisation de l’aide au développement, mais également comme une justification suffisante.Dans cet article, nous défendons l’idée que la justification traditionnelle de l’aide au développement (l’incapacité des pays pauvres à emprunter sur les marchés internationaux) a perdu beaucoup de sa pertinence. Cet article suggère cependant qu’il existe de nouvelles justifications à l’utilisation de l’aide pour quatre raisons : (a) l’information asymétrique sur la qualité des politiques dans les pays en développement (b) les coûts liés à la taxation dans les pays en développement (c) les effets incitatifs d’un engagement crédible des donneurs à la sélectivité (d) la nécessité de la fourniture de biens publics mondiaux en cas de conflits armés et pour gérer le risque. Avec ironie on constate que, malgré la pertinence de ces arguments, les donneurs semblent préférer utiliser l’aide au développement dans des situations où elle n’a pas de justification claire. Classification JEL : F35, 011
In recent years the policy debate on development aid has focused on aid’s effectiveness. There has been relatively little discussion of the justification for aid, as opposed to other rich countries’ policies that may help developing countries. Implicitly effectiveness is considered as not only a necessary but also a sufficient justification for aid.In this paper we argue that the traditional justification for aid (the inability of poor countries to borrow in international markets) has lost much of its relevance. The paper suggests that there is a new case for aid in four areas. The justification is based on (a) asymmetric information on the policy environment in developing countries (b) the cost of taxation in recipient countries (c) the incentive effects of credible donor commitment to selectivity (d) the need for international public goods in the areas of conflict and risk. Ironically, while in these areas thee is a convincing case for aid, donors appear to have a preference for using aid in situations where there is no strong case for it.
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