Se déprendre de dépendre ? Vieillir parmi la violence des idéaux
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La dépendance met à l’épreuve la solidité et la souplesse des assises narcissiques de chacun, et donc ses capacités à se différencier de l’objet. Dépendantes de soins du fait de fragilités somatiques ou appréhendant de le devenir du fait de leur vieillissement, des personnes consentent très difficilement à l’idée de n’être plus performantes. Confondant l’idéal et la perfection, en partie du fait des normes contemporaines violentes qui prônent le fait de mûrir sans vieillir, certaines personnes vivent toute fragilité compromettant leur autonomie comme trahison à contre-investir par la disqualification d’autrui, l’évitement des effets du vieillissement, la revendication de n’avoir aucunement besoin d’autrui, voire de n’être pas atteintes par les affres du temps. De tels aménagements sont rarement de bon aloi et mettent à mal la capacité de se laisser faire par l’inéluctable du temps qui passe.
Removing oneself from dependency ? Aging within the harshness of the idealsDependency puts to the test the soundness and flexibility of one’s narcissistic integrity, and therefore his capacity to distinguish himself from the object. Caredependent due to somatic weakness or apprehension of becoming such due to their aging, people have much difficulty in accepting the idea of no longer being efficient. Mixing ideal and perfection, partly due to the fierce contemporary norms which advocate maturing without aging, some people consider any weakness compromising their autonomy as a treason to anticathexis by disqualifying others, avoiding age effects, claiming to never need one’s help, and sometimes not being concerned by the ravages of time. Such arrangements are rarely genuine and make difficult the capacity to let go of with the inevitable passage of time.
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