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Les communautés de métiers qui, dans la France moderne, organisent partiellement le travail artisanal en milieu urbain, ont longtemps été considérées comme des institutions repliées sur leurs statuts et leurs règlements, jalouses de leurs monopoles, routinières et rétives à l’innovation. Cette image sombre de l’artisanat sous l’Ancien Régime est aujourd’hui remise en cause par de nombreux travaux. En se fondant sur l’exploitation d’un vaste corpus de sources manuscrites qui permettent d’accéder aux actes de la pratique des gantiers-parfumeurs parisiens du XVIIIème siècle, tels que les inventaires après décès, les registres de compte ou encore les dossiers de faillite, cet article entend mettre en lumière le travail de ces artisans, et en particulier les multiples capacités d’adaptation et d’invention dont ils font preuve, aussi bien dans la sélection et les jeux de matières premières qu’ils mettent en œuvre que dans les gestes de la fabrication et les aménagements de l’espace de production.

Guilds partly organizing craft in the cities of modern France have long been considered as withdrawn into their statutes, into their rules and regulations. They were said to keep a jealous eye on their production monopoly, and to be humdrum and reluctant towards innovation. Such a dark vision of craft is being reconsidered by many historians. This paper is based on the corpus of large manuscript archives such as post-mortem inventories, account books, or bankruptcy statements, which allow focusing on eighteenth-century-glover-perfumer-practices in Paris. This article intends to emphasize the work of those craftsmen, especially their adaptability and ability to invention in selecting and playing with raw materials, as well as in manufacturing some products and adjusting their production area. Classification JEL : N00, O31, J21.