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RésuméTandis que les premières mesures de qualité de vie développées après guerre dans le cadre des planifications nationales privilégiaient un regard objectif sur les effets sanitaires des politiques de santé, on a assisté depuis les années 1970 au développement d’approches prenant en compte les éléments subjectifs et les points de vue individuels. À partir des années 1980, des mesures de qualité de vie ont été produites pour caractériser les effets de nouvelles thérapeutiques. L’usage de ces mesures en recherche clinique, dans un contexte de préoccupation pour la hausse des dépenses de santé, a favorisé le développement de mesures destinées à saisir les préférences des patients pour évaluer l’efficacité des stratégies de soins. Ces orientations cliniques et économiques ont accentué la dimension subjective des mesures. En quelques décennies, le parcours des mesures de qualité de vie dessine ainsi un cycle au terme duquel leur dimension subjective s’est nettement renforcée. C’est ce mouvement et ses paradoxes que décrit cet article.

While first quality of life evaluations have been elaborated from the 1960s inside national plans and tried to measure objectively the sanitary effects of public health policies, since the 1970s new approaches developed that put the stress on subjective elements and individual points of view. From the 1980s, some quality of life evaluations have been used to determine the effects of new therapeutics. The use of such measures inside clinical research, in a context of preoccupation about growing healthcare spending, led to the development of evaluations of patient preferences to determine the effectiveness of healthcare strategies. These economical and clinical orientations accentuated the subjective dimension of these measures. So that, in a few decades, measures of quality of life followed a process that deeply reinforced their subjective dimension. This is this process and the paradoxes it produces that is described in this article.