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La douleur est une expérience complexe qui ne se laisse pas facilement capturer. Il s’agit d’expliquer sa dualité, à la fois sensorielle et affective, sa force motivationnelle, et les nombreuses formes qu’elle peut prendre. Les théories actuelles en philosophie analytique cherchent à aller au-delà d’un vécu subjectif vague pour déterminer si la douleur se rapproche plus d’une expérience sensorielle, décrivant une perturbation corporelle, ou du désir, prescrivant de régler le problème. Je montre ici que c’est en se tournant vers les théories des émotions que l’on peut espérer aller de l’avant, et en particulier vers les théories dites attitudinales, qui soulignent l’importance dans nos expériences affectives de la manière dont nous appréhendons le monde et notre corps.

Pain is a complex bodily sensation, not easily captured. We need to explain its duality, both sensory and affective, its motivational force, and the many forms it can take. Current theories in analytic philosophy seek to go beyond a vague subjective experience to determine whether pain is closer to sensory experiences, describing bodily disturbances, or to desires, prescribing how to react to the disruption. Here I show that it is by turning to theories of emotion that we can hope to move forward, and in particular to attitudinal theories, which emphasize the importance in our affective experiences of the way we apprehend the world and our body.