Le coût du temps ultime
Type de matériel :
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RésuméPour réduire le déficit de l’assurance maladie, ne convient-il pas de s’attaquer aux dépenses de fin de vie ? Selon les données disponibles, elles représenteraient 13% des dépenses remboursées et sont appelées à augmenter. Cette approche « comptable » peut se parer de la vertu de l’éthique, en dénonçant l’inutilité et la cruauté d’un acharnement thérapeutique qui ne tiendrait pas compte d’un besoin de mourir dans la dignité. Une analyse des données disponibles fait apparaître une tout autre vision de la question : il ne semble pas que la part prise par ces dépenses ait augmenté au cours du temps, les efforts les plus coûteux sont engagés pour les personnes âgées de moins de 65 ans, les dépenses les plus importantes sont liées aux pathologies chroniques lourdes, soignées depuis longtemps, où la part de la fin de vie ne représente qu’une petite partie des efforts consentis. Questionner les efforts héroïques des équipes de soins dans les derniers jours de la vie n’est donc peut-être pas une question économique, celle de la remise en cause de la rentabilité collective de l’acharnement thérapeutique, mais bien une question éthique : offrir à chacun le choix de finir sa vie comme il l’entend.
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