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Sexualité et sociabilité masculine. Désir et pratiques de genre dans un club de fessée

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2018. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Au cours du xxe siècle ont émergé des groupes dédiés à des sexualités déviantes permettant de satisfaire des désirs qui n’avaient jusque-là peu ou pas d’espaces pour s’épanouir. À partir du cas d’un club de fessée entre hommes, créé en France à la fin des années 1980, l’article décrit le fonctionnement d’un tel espace en posant deux questions : comment une sexualité déviante prend-t-elle place dans une sociabilité ? Comment ce fonctionnement s’inscrit dans des rapports de genre ? Alors que sexualité et sociabilité sont souvent conçues comme antagonistes, l’ethnographie du club de fessée montre que celui-ci n’a pas pour seule fonction de rassembler des individus ayant le même désir : il permet de le partager et d’en discuter dans un cadre bienveillant, il banalise une pratique parfois vécue dans la honte, il définit les formes et frontières du fantasme. Pour ses membres, il s’agit parfois moins de réaliser son désir que de prendre une place dans un fantasme défini par d’autres. L’entre-soi masculin qui caractérise cette sociabilité n’est qu’un aspect des pratiques de genre qui y ont cours. Le club peut être conçu comme un espace qui saisit et définit une certaine masculinité, à distance de figures féminines et efféminées mais aussi d’une homosexualité masculine fière et assumée. Les trajectoires des enquêtés, caractérisées par une certaine discrétion et une sexualité restreinte, les manières dont les récits de fantasmes publiés dans le magazine du club cristallisent des moments spécifiques des socialisations masculines, la place de la douleur dans la pratique de la fessée permettent finalement de comprendre celle-ci comme la mise à l’épreuve d’une masculinité latérale.Abrégé : The 20 th century witnessed the emergence of groups centred around deviant sexualities that previously had only little or no space to be expressed. Based on a case study of a male spanking club set up in France in the late 1980s, this article analyses the functioning of through the prism of two key questions. First, how does a deviant sexuality fit with masculine sociability? And how does it tie in with broader gender relations? While sexuality and sociability are often seen as antagonistic, the ethnography of the spanking club shows that it surpasses the function of bringing together individuals with similar sexual desires. The club enables its members to share and discuss their desires in a non-judgemental context; it normalizes a practice that is seen as shameful; it defines the forms and boundaries of sexual fantasy. It is sometimes less important for members to satisfy their own desires than to take part in fantasies defined by others. This men-only form of sociability is just one aspect of the gender practices taking place in the club. The former may also be seen as a space that captures and defines a certain form of masculinity, distant from feminine and effeminate models as well as from proud and open male homosexuality. This practice as a means to test a lateral masculinity can only be apprehended by taking into account the respondents’ trajectories, characterized by sexual discretion and restraint, the ways in which the fantasies recounted in the club magazine crystallize specific moments of male socialization, and the place of pain in the spanking ritual..
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Au cours du xxe siècle ont émergé des groupes dédiés à des sexualités déviantes permettant de satisfaire des désirs qui n’avaient jusque-là peu ou pas d’espaces pour s’épanouir. À partir du cas d’un club de fessée entre hommes, créé en France à la fin des années 1980, l’article décrit le fonctionnement d’un tel espace en posant deux questions : comment une sexualité déviante prend-t-elle place dans une sociabilité ? Comment ce fonctionnement s’inscrit dans des rapports de genre ? Alors que sexualité et sociabilité sont souvent conçues comme antagonistes, l’ethnographie du club de fessée montre que celui-ci n’a pas pour seule fonction de rassembler des individus ayant le même désir : il permet de le partager et d’en discuter dans un cadre bienveillant, il banalise une pratique parfois vécue dans la honte, il définit les formes et frontières du fantasme. Pour ses membres, il s’agit parfois moins de réaliser son désir que de prendre une place dans un fantasme défini par d’autres. L’entre-soi masculin qui caractérise cette sociabilité n’est qu’un aspect des pratiques de genre qui y ont cours. Le club peut être conçu comme un espace qui saisit et définit une certaine masculinité, à distance de figures féminines et efféminées mais aussi d’une homosexualité masculine fière et assumée. Les trajectoires des enquêtés, caractérisées par une certaine discrétion et une sexualité restreinte, les manières dont les récits de fantasmes publiés dans le magazine du club cristallisent des moments spécifiques des socialisations masculines, la place de la douleur dans la pratique de la fessée permettent finalement de comprendre celle-ci comme la mise à l’épreuve d’une masculinité latérale.

The 20 th century witnessed the emergence of groups centred around deviant sexualities that previously had only little or no space to be expressed. Based on a case study of a male spanking club set up in France in the late 1980s, this article analyses the functioning of through the prism of two key questions. First, how does a deviant sexuality fit with masculine sociability? And how does it tie in with broader gender relations? While sexuality and sociability are often seen as antagonistic, the ethnography of the spanking club shows that it surpasses the function of bringing together individuals with similar sexual desires. The club enables its members to share and discuss their desires in a non-judgemental context; it normalizes a practice that is seen as shameful; it defines the forms and boundaries of sexual fantasy. It is sometimes less important for members to satisfy their own desires than to take part in fantasies defined by others. This men-only form of sociability is just one aspect of the gender practices taking place in the club. The former may also be seen as a space that captures and defines a certain form of masculinity, distant from feminine and effeminate models as well as from proud and open male homosexuality. This practice as a means to test a lateral masculinity can only be apprehended by taking into account the respondents’ trajectories, characterized by sexual discretion and restraint, the ways in which the fantasies recounted in the club magazine crystallize specific moments of male socialization, and the place of pain in the spanking ritual..

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